Phénomène remarqué du marché immobilier, le coliving jouit d’une notoriété renforcée par l’intérêt grandissant des investisseurs pour cette classe d’actifs. En pleine ébullition, ce segment de niche semble répondre aux aspirations des jeunes générations, tout en palliant le manque structurel de logements en France.
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De la colocation à l’habitat partagé, il n’y a qu’un pas, mais encore faut-il avoir des intérêts communs sur lesquels échanger. Marqué par un voyage en Californie qui lui a fait découvrir les vertus du coliving, Victor Augais, fondateur de La Casa, a assis son modèle d’hébergement sur une logique de cooptation entre locataires. «Chaque candidat est interrogé pour s’assurer qu’il a bien compris le principe et qu’il est prêt à vivre en communauté, avec les compromis que cela implique», justifie le fondateur, assumant une forme de sélection à l’entrée.
Les premiers arrivants deviennent les fondateurs de la maison qui recruteront les prochains locataires.
Autre spécificité de cette offre, les Casa sont thématiques. Amoureux des plantes, fins gourmets, sportifs chevronnés ou cinéphiles se retrouvent ainsi réunis dans des maisons de dix à quinze chambres, équipées en fonction du projet collectif défini (salle de projection, jardins, local à vélo, cuisine dernier cri…). Tous les quinze jours, un dîner est livré à la communauté et des événements inter-Casa sont organisés tous les mois et demi.
«Nous avons mis en œuvre des recettes pour transformer une simple colocation en véritable habitat partagé qui a vocation à tisser du lien social», conclut Victor Augais.
Pour ce dernier, le coliving a remis la notion de service client au cœur du marché immobilier, marquant «la fin des interminables files d’attente de locataires dans les escaliers pour visiter des appartements médiocres», espère-t-il. Le changement de mentalité est en cours.
Par Eugénie Deloire