Anne-Marie est dynamique, joyeuse et directe. Elle a rejoint la Grande Casa d'Alfortville pour rencontrer de nouvelles personnes et vivre en collectivité tout en conservant son autonomie. Avec son franc parler, Anne-Marie nous raconte sa vie, ses choix passés et les raisons qui l'ont poussée à rejoindre l'habitat partagé des Grandes Casas. Découvrez son témoignage.
Laetitia (La Casa) : Bonjour Anne-Marie, peux-tu te présenter ?
Anne-Marie (colocataire de la Grande Casa d'Alfortville) : Je m’appelle Anne-Marie, j’ai 77 ans et je suis retraitée du milieu hospitalier au sein duquel j’étais infirmière. Je viens tout juste d'emménager à la Grande Casa d'Alfortville, un habitat partagé à taille humaine pour des personnes d'un certain âge qui, comme moi, ont envie de vivre en collectivité tout en conservant leur indépendance.
Laetitia : Peux-tu nous parler un peu de toi ?
Anne-Marie : Je suis née en Allemagne, mon père était militaire (armée d’occupation). Nous avons beaucoup voyagé du fait de sa profession. Mes jeunes frères sont nés en Afrique, à Brazzaville, ma soeur en France pendant la guerre.
Après le bac, j’ai fait des études d’infirmière. Je voulais devenir kinésithérapeute, j'ai donc repris mes études à Montpellier, c’est là que j’ai rencontré mon (ex-)mari. Très vite, nous nous sommes fiancé et il a été muté à Madagascar pour le travail. J’ai décidé de le suivre, j'ai donc stoppé mes études et nous nous sommes mariés le 29 avril 1968 dans le sud, à Albi… C'était juste avant mai 68, il faut imaginer : tout était bloqué, la France tournait à l’envers. Je n’ai pas vu mon mari pendant 1 mois, il avait été envoyé à Paris pour "sauver la patrie" comme il disait, ça m’a paru long à l’époque ! (rires)
A son retour, nous sommes parties à Madagascar où nous avons vécu 3 ans. Je travaillais en tant qu’infirmière civile dans un hôpital militaire, je faisais de l’humanitaire et de l’urgence.
3 ans et 2 ans enfants plus tard, je suis revenue en France avec ma famille. 2 ans se sont écoulés avant que nous repartions, cette fois-ci en Guadeloupe où j'ai vécu 7 ans.
Pendant cette période, j'ai divorcé de mon mari. A ce moment là j'ai décidé de prendre un poste avec des horaires plus stables afin d'être présente pour mes enfants. J'ai rejoint le service de médecine du travail au centre de recherches de France Télécom à Issy-les-Moulineaux, en France. Mes enfants avaient 10 et 11 ans quand j'ai quitté la Guadeloupe.
Après cette période, j'ai continué à voyager, mais pour le loisir : Thailande, Japon, Cambodge, Laos… Que de bons souvenirs !
Laetitia : Le voyage a donc toujours fait partie de ta vie ?
Anne-Marie : Oh que oui ! J’avais toujours une valise dans la main et j’aimais ça. Je pensais qu’à la retraite j’allais pouvoir voyager davantage, pour le plaisir, mais mes problèmes de mobilité en ont décidé autrement…
« Rejoindre la Grande Casa d'Alfortville, cela signifiait continuer à vivre chez moi, en étant indépendante et entourée. »
Laetitia : Impressionnant ! Une véritable globe-trotteuse. Quelles autres qualités te caractérisent ?
Anne-Marie : Je suis quelqu’un de sociable, j'aime discuter avec les autres, c'est enrichissant.
Je cherche toujours le consensus, j'évite le conflit. C’est peut-être mon signe astrologique qui veut ça, je suis balance !
Laetitia : Où vivais-tu avant de rejoindre notre habitat partagé ?
Anne-Marie : Je vivais seule, dans un appartement de 70m² à Arcueil, trouvé par le service social de France Telecom où j'ai travaillé pendant 41 ans.
J'avais une vie sociale très importante. J’ai la chance d’avoir des enfants d’amis qui sont dans le milieu du cinéma et du théâtre. J’ai rencontré du beau monde, des personnes très intéressantes comme Yves Montand et Sophie Marceau. Pendant 17 ans, j'ai partagé la vie d'un homme, il était restaurateur et nous avons monté ensemble une cave à vin. Pendant cette période, nous avons fait le tour des vignerons de France : Beaujolais, Mâconnais, Bordelais, les vins de Loire, ceux de Provence… J’en garde des souvenirs mémorables !
Les années ont passé et je voyais moins de monde, moins fréquemment.... La solitude a commencé à me peser et c'est à ce moment là que j'ai décidé de me renseigner sur des habitats collectifs.
Laetitia : Pourquoi avoir choisi de t'orienter vers l’habitat partagé ?
Anne-Marie : Dans ma vie professionnelle, j’ai souvent été amenée à côtoyer des personnes âgées. Le thème de la solitude, dont beaucoup de seniors souffraient, m’a vite interrogé sur mon avenir… J'ai toujours aimé échanger avec les autres, et je ne m'imaginais pas vieillir seule chez moi... Avec l'âge, on sort moins, on bouge moins... l'idée de me retrouver seule avec de temps en temps la visite de mon entourage et la présence ponctuelle d'une aide à domicile... très peu pour moi ! En parallèle, l'idée de l'Ehpad me rebutait complètement... en tant qu'infirmière, j'ai vu l'état de nombreuses personnes âgées autonomes décliner après seulement quelques mois passés dans ces établissements...
Pour moi l'entre deux était de vivre chez moi, de manière indépendante, mais avec d'autres personnes pour ne pas être seule : une forme de colocation ! Pendant 4 ans, j’ai cherché et visité de nombreuses maisons comme Domitys avant d’entendre parler des Grandes Casas.
Laetitia : En quoi le projet des Grandes Casas t'a séduit ?
Anne-Marie : J'ai tout de suite aimé l'atmosphère qui s'en degageait : une maison bourrée de charme en rénovation, une communauté à taille humaine avec seulement 7 autres colocataires, une équipe humaine et surtout l'envie de proposer une alternative pour des personnes qui ont un certain âge mais qui aspirent à vivre normalement et en sont capable !
Le projet était en cours de construction, et j'ai tout de suite senti que mon avis allait compter... C'était comme rejoindre un projet familial et non un établissement géré où tout fonctionne déjà parfaitement...
L'autre point important était le coût : à La Casa, je paye environ 2000€ / mois pour une grande maison de 400m² pour 8 personnes seulement, un espace privatif avec salle de bain de 25m², un jardin arboré, des services comme le ménage, la préparation des repas, les courses, des activités... C'est environ 1000€ moins cher que les autres logements que j'ai visités donc ca a joué dans la balance !
« La vie à la Grande Casa est lumineuse et conviviale ! Le quotidien est plus rythmé, la vie me semble plus agréable... »
Laetitia : Comment décrirais-tu la vie depuis que tu as rejoint La Grande Casa ?
Anne-Marie : Lumineuse et conviviale ! Cela fait deux mois que j’ai emménagé, je profite de mon quotidien avec Christian, Isabelle, Livia... Le quotidien est plus rythmé, la vie me semble plus agréable même si c'est encore le début du projet et qu'il reste des ajustements à effectuer.
La maison est magnifique ! La salle à manger et cuisine est ma pièce préférée, elle invite à la convivialité, c’est l’endroit où tout le monde partage un moment. Le salon est aussi très sympa pour regarder la TV tous ensemble. Finalement, les parties communes sont le cœur de la maison !
Lors de la fête des voisins, tout le quartier est venu chez nous pour visiter la maison, les réactions ont été unanimes : un “wahooo" général ! L’agencement, la décoration, les équipements... l'ensemble a beaucoup plu.
Laetitia : Comment ton entourage perçoit-il cette nouvelle étape ?
Mon fils est rassuré, il trouve la maison très belle et adaptée à mes besoins. Il me sent plus sereine et donc il est lui même plus tranquille. Il me sait aussi en sécurité, ce qui est important car il n'habite pas en région parisienne mais à Rouen.
Laetitia : Qu’attends-tu de ton expérience à La Casa ?
Anne-Marie : De pouvoir continuer à vivre chez moi, en toute autonomie mais en étant entourée.
Je souhaite profiter de la vie, pour les années à venir ! La présence des plus jeunes est un vrai plus, cela nous stimule et j’aime penser que notre présence leur apporte également des choses.
Quand les jeunes sont au travail, Christian et moi sommes plus “peper”, il n’y a pas la musique, les lumières sont éteintes, on joue au scrable... Christian attend avec impatience leur arrivée le soir, la maison résonne à nouveau la jeunesse et c'est agréable !
Laetitia : As-tu eu des appréhensions avant de rejoindre La Casa ?
Anne-Marie : Et comment ! Ça a été tout un cheminement. Il faut se faire à l’idée de quitter son chez soi, l’endroit où nous avons tous nos repères, notre zone de confort… J’essayais de me rassurer en me disant que La Casa était l’habitat partagé que je cherchais depuis quatre longues années et que j’allais y être bien… mais c’est quand même un saut dans l’inconnu. Il faut accepter de ne pas savoir et faire confiance à son intuition.
La réalité est que je me sentais seule et je savais au fond que La Casa allait me permettre de rencontrer de nouvelles personnes dans un environnement confortable et sécurisant.
Après avoir déménagé, j’ai eu un ou deux passages à vide, heureusement très courts. C’était un changement important et comme tout changement, cela nécessite de faire le deuil de la situation précédente afin d’accueillir ce nouveau chapitre. Le fait d’être accompagnée par Amal, responsable des Grandes Casas m’a beaucoup aidée… elle a su prendre le temps de m’écouter sans me brusquer.
J’ai aussi réalisé que le fait de ne pas être matérialiste était important : je m’attache aux personnes qui m’entourent, pas aux affaires donc lorsque le moment est venu de faire le tri, ça n’a pas été un problème pour moi.
Laetitia : Souhaites-tu ajouter un dernier mot ?
Anne-Marie : Me voilà dans un nouveau chapitre de ma vie, j‘avance pas à pas… J’ai hâte que les derniers détails du projet soient finalisés et que la maison soit remplie pour profiter pleinement de la communauté.
A bon entendeur...
Merci Anne-Marie pour ton témoignage ! Découvrez toutes les infos de la Grande Casa d'Alfortville sur la page dédiée